Canopée
Pour ça, il y a un peu de travail, mais pas d’inquiétude rien de productif, rien d’abrutissant, rien d’harassant. On peut juste rester un moment, s’allonger près d’un cours d’eau, ouvrir ses sens, s’oublier un peu, regarder le ciel. La canopée, celle qui recouvre la forêt. Pas celle, d’acier et de verre, que l’on trouve dans toute ville-monde mais celle de la forêt humide après le passage de la pluie, celle qui contient de la vie plus qu’on ne pourra jamais l’imaginer. Celle qui bruisse des chants des oiseaux, de leur vol, de leurs interactions. Celle des milliers d’insectes, qui passent d’arbres en arbres à la recherche de nourriture. Celle peut-être où des singes jouent en se poursuivant. Cette canopée qui n’appartient à rien ni à personne, source de vie. C’est l’étage sommital d’arbres gigantesques qui nous surplombent par leur taille et par leur âge. C’est eux, gardiens de la vie, qui doivent nous faire nous sentir si petite, doivent nous rendre plus humbles, parce qu’eux sont source de vie quand nous détruisons systématiquement tout ce qui est indispensable à cette même vie. Il s’agit là d’embrasser et d’étreindre dignement le vivant.